Lettres de 1917 en vrac

Publié le par Michel Najar

le 31 janvier 1917

Mon cher fourrier,

Je suis arrivé à bon port et j’ai trouvé un peu de mieux chez ma femme, mais toujours malade. A présent, quant à moi, mon œil me fait toujours bien mal. Je me suis fait faire un pansement à Fleury et le major m’a dit de le faire porter malade chez moi. Mais je ne le fais pas. De retour en passant à Fleury je me ferai porter malade et sûrement que je serai évacué car il m’a dit que mon œil était malade alors pour si des fois vous ne me voyez pas arriver c’est que je serai à l’ambulance. Mais je vous écrirai de suite pour vous en avertir. A part cela  nous n’avons pas de neige ici, il fait froid mais pas comme dans notre camp. Vous ferez bien des compliments au chef, à Gayot et à tout le monde.

Bonne poignée de mains

Signé illisible

 

 

Annecy le 2 mars 1917

Mon cher petit Edouard

Je n’ai rien reçu de toi hier. J’espère trouver de tes nouvelles en rentrant d’Annecy. Reçois mes meilleurs baisers Zizette.

 

Alençon le 27 avril 1917

Mon cher Edouard

J’ai reçu hier ta lettre du 2 mais je ne puis à mon grand regret aller à Vallières. Si cela t’es possible viens plutôt passer quelques jours à Alençon avec Louise. J’espère qu’à Vallières tout le monde va bien. Léon me charge de te dire bien des choses et envoie à toute la famille ses meilleures amitiés et moi je vous embrasse tous bien affectueusement.

Faites votre possible pour venir. Louise resterait quelques temps avec nous ainsi que Rigadin () si elle peut l’amener.

 

 

Envoi de E. Ch... 202e d’Artie 29e Bie. S.P. 120 en permission

21 juillet 1917 (cachet de la poste)

Depuis ce matin à 9 heures que j’attends mon train qui doit partir de Lyon à 16h30 je trouve affreusement le temps long. Je t’envoie un gros béco et bien des choses à maman et à Marie

 

 

Caen, le 8 août 1917

Allons ! calme toi…

J’arrive bientôt te remplacer…

Malheureusement.

Amitiés

(illisible)

 

 

8 août 1917

Mon cher Edouard

Deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont assez bonnes pour le moment, j’espère que pour toi il en soit de même. Je suis en ligne pour 30 jours – voilà déjà 10 jours d’écoulé, c’est long. Heureusement le secteur n’est pas trop mauvais. Nous sommes en Champagne […] pas loin  de Reims. Et toi toujours en Argonne, c’est assez tranquille aussi je crois. Quand donc finira ce fourbi il y en a marre. Est ce que réellement ça va durer éternellement. On n’y voit sans fin. S’il faut encore passer l’hiver dans ce total rien de drôle. Je vais te quitter en te serrant une cordiale poignée de mains. Signé : illisible.

 

11 août 17

Chers amis,

Vous serez peut-être surpris de recevoir cette carte de Compiègne. Eh bien j’y suis depuis le 8. On a vidé l’hôpital de Revigny dans la plus grande mesure possible, il a fallu faire de la place. Vous devinez pourquoi. Ici on est très bien. On est comme des coqs en pâte. Je ne vais pas tarder à sortir ma blessure est à peu près guérie.

Recevez mes amitiés et une cordiale poignée de mains.

 

Signé illisible

 

 

Sillingy le 13 -9 –17        Chère madame

Veuillez m’excuser du grand retard que j’ai m’y avant de vous écrire comme je vous l’avez bien promis. (…) Je suis arrivez de Suisse il y a quelques jours seulement. Madame je suis heureux de pouvoir vous donner quelques détails au sujet du prisonnier qui vous intéresse (). L’accord pour le rapatriement de tous les prisonniers de guerre de 1914 vient d’être signé il y a quelques jours seulement, l’échange commencera dans le courant d’automne probablement.

Madame, je le désire de grand cœur car ils souffrent de toutes sortes de privations. Je ne peux rien vous dire, cela serait trop long. Ce que je peux vous dire qu’ils savent tous ce qui se passe en France encore mieux que nous. Pour les échanges de prisonniers ils le savent également par les journaux Boche. Donc vous pouvez tranquilliser votre cousin à se sujet. Patience et courage. Recevez Madame mes sincères salutations. E. Falconnet.

 

 

Rumilly, 16 septembre 1917

Mon cher petit Edouard

C’est de Rumilly que je t’envoie cette carte je suis chez Philomène aujourd’hui. Joseph m’a donné les 2 adresse du sénateur Goy voici tout ce qu’il c’est comme adresse il me dit que c’est tout ce qu’il faut. Hier j’ai reçu ta carte sur laquelle tu me dit de ne pas envoyer de colis mais c’était trop tard il y avait 2 jours qu’il était envoyé je pense bien qu’il t’arrivera en bon état : ce matin j’ai été voir la poste avant de venir mais il n’y avait rien de toi. Pas grand nouveau. Je t’embrasse bien fort. Ici tout le monde t’envoie le bonjour. Ta Zizette qui pense à toi.

 

9/11/17

Reçois un gros mimi de ton tonton ainsi que Tante Marie et Tonton Léon. Edouard ()

) Cette carte représente une image de Courthézon (Vaucluse). Elle ne présenterait pas d’intérêt si elle ne commençait pas par « Mon cher fourrier ». Cela laisse penser que Le maréchal des Logis Ch... a retrouvé sa « planque ». On pourrait objecter que c’est peut-être une ancienne relation du temps de la Doua qui continue, par habitude, à l’appeler ainsi mais il écrit « si vous ne me voyez pas arriver ».

) Rigadin est un personnage burlesque du cinéma muet. Ce nom désigne ici, hypothèse d’ailleurs sans intérêt, le petit René Piguet dont le père Léon est au front et que garde Zizette

) Le prisonnier de guerre ici concerné est Marc Ch... dont il a été question plus haut

) Edouard soigne sa correspondance. Cette carte est adressée à René Piguet qui fut jusque là l’invité de « maman Mariette » à Vallières. Il est donc chez Marie dont l’époux Léon Chauvel est épicier à Alençon dans l’Orne. Le « gros mimi » s’adresse donc aussi à Marie.

Publié dans courrier

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