lettre n°174 - On se calme...
Lyon le 18 janvier 1916
Ma bien chère Zizette
Ne t’inquiète pas au sujet de ma demande de départ, je l’ai faite au colonel, il m’a fait appeler à la Vitriolerie et n’a pas voulu me laisser partir, il m’a dit que je partirai quand mon tour viendra lorsqu’on lui demandera un fourrier, et comme on n’en demande jamais point j’ai des chances à ne pas bouger de la Doua, cela m’ennuie bougrement car j’ai en ce moment 440 bleus et 300 anciens au total 740 hommes et 500 chevaux, l’on m’a répondu que personne ne pourrait me remplacer dans un travail pareil, voilà ce que c’est que d’avoir trop bonne volonté, je passe pour un phénix, mon capitaine a tourmenté le colonel pour ne pas me laisser partir, il a eu peur de ne pas pouvoir s’en sortir avec un autre chef, quel tas de crétins ! Je termine en t’embrassant bien fort. Edouard.