lettre n°69
Lyon le 1er avril 1915
Ma bien chère Louise
Je ne peux te rassurer au sujet des départs, les formations n’étant pas terminées, je ne sais rien, aujourd’hui encore l’on nous a demandé de suite un sous officier pour le 90, il faut qu’il parte demain matin. Pour le moment personne ne m’a rien dit. Hier l’on a fait une marche d’épreuve de 50 kilomètres avec bivouac, c’est à dire que l’on a emporté les vivres crus pour les faire cuire en plein champ, l’on a eu la pluie. Demain nous faisons une étape de 64 kilomètres pour faire un exercice de Tir au canon sur les ballons et aéroplanes ; l’on va lancer des cerfs-volants et tirer dessus pour les démolir, tout cela pour nous entraîner.
A part cela tout ne va pas mal, ma grippe est à peu près guérie. Au plaisir de te lire, je t’embrase de tout mon cœur ton mari qui t’aime. Edouard